Guide pour une bonne analyse environnementale

Comme la nouvelle version de l’ISO 9001, la nouvelle version de la norme ISO 14001 est une excellente occasion de revoir son système de management de l’environnement, et notamment son analyse environnementale, ou analyse des aspects et impacts environnementaux significatifs.

 

 Le cycle de vie

Dans la version 2015 de l’ISO 14001, au paragraphe relatif aux aspects environnementaux, est apparu la mention « dans une perspective de cycle de vie ».

En soi, les exigences n’ont pas fondamentalement évolué : l’analyse devait déjà concerner les aspects liés aux activités, produits et services. Parmi les aspects liés au produit, ceux qui étaient liés à son utilisation -consommation d’énergie ou d’eau, par exemple, production de déchets pour les éléments d’usure ou les consommables-, ou à sa fin de vie -production de déchets recyclables ou non- avaient déjà leur place dans l’analyse telle que la version 2004 la demandait -et à juste titre !

Ainsi, un calcul approximatif avait montré chez un fabricant de matériel agricole que ses produits allaient consommer pendant leur durée de vie moyenne 70 fois plus d’énergie que celle qui était consommée dans l’usine pour les fabriquer. Travailler dans ses conditions en conception sur leur performance énergétique était d’un point de vue environnemental (et commercial !) potentiellement beaucoup plus « rentable » que d’optimiser les process de production -l’un n’excluant évidemment pas l’autre !

Pas de révolution donc, mais une exigence plus explicite, même si elle n’impose pas une analyse du cycle de vie complète.

 

Demande de « résultats cohérents »

Une autre mention intéressante apparaît dans l’annexe de la norme, au paragraphe A.6.2.1.

« Il n’existe pas de méthode unique pour déterminer les aspects environnementaux significatifs. Il convient cependant que la méthode et les critères utilisés fournissent des résultats cohérents. »

Or je constate souvent en audit que cette recommandation de bon sens est souvent prise en défaut…

Exemples bien réels, parmi beaucoup d’autres, issus de mon expérience :

  • L’impact de la consommation électrique d’une petite perceuse jugé aussi significatif -même cotation- que celle d’un four de trempe chauffé à l’électricité
  • 3 tonnes de déchets papier dont l’impact a une cotation 500 fois plus élevée que 1200 litres d’huile de vidange moteur
  • La production de quelques kg de déchets d’une infirmerie d’usine qui « pèsent » 3 fois plus lourd dans la cotation que 800 tonnes/an de déchets métallique (certes recyclés, mais au prix d’une dépense énergie très grande (transport, fonderie).
  • L’incendie accidentel d’un entrepôt jugé moins significatif que l’utilisation des toilettes par le personnel (quelques dizaines de personnes)

Même bien disposé, un auditeur attentif pourra légitimement s’interroger sur la cohérence des résultats donnés par votre grille de cotation…

Je vous propose dans ce guide méthodologique analyse environnementale quelques pistes  pour revoir et si nécessaire modifier votre analyse.

Bonne réflexion !

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